La bernache cravant
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La Bernache Cravant est reconnaissable de loin. Avec sa tête très noire, ainsi que son cou et sa poitrine, le bec et ses pattes, palmées, noirs aussi. Le dessous de son poitrail et son ventre sont gris brun foncé, y compris son ventre avec parfois des reflets blancs. Le dessous de sa queue est blanc.
Elle est divisée en quatre (ou trois selon les auteurs) sous-espèces : à ventre sombre ou nominale (Branta bernicla bernicla), la plus commune en Europe en hiver, à ventre brun (B. b. nigricans), du Pacifique (B. b. orientalis) (qui était autrefois fusionnée avec B. b. nigricans) et à ventre pâle (B. b. hrota).
Sociable, son instinct grégaire la pousse à se regrouper en grandes troupes pendant l'hiver. Migratrice, elle occupe les côtes d'Europe Occidentale à partir du Danemark durant la période d'octobre à mars. Les populations du Groenland et de Sibérie migrent en direction des côtes de l'Atlantique et du Pacifique Nord en Amérique et en Asie.
Herbivores, sur les lieux d'hivernage, elle s'alimente sur les herbiers à zostère ou sur le groupe des algues vertes, ainsi que sur les graminées des prés-salés.
La formation du couple se fait durant l’hiver et le couple restera soudé durant toute leur vie. Elle niche dans la Toundra, sur la péninsule du Taïmyr, dans le Nord Ouest de la Sibérie, à même le sol, avec des branchages et des roseaux, et le garnira de duvet. Les œufs seront couvés durant une période d’environ 25 jours. Les oisons seront capables de se déplacer seuls dès la sortie de la coquille ou quelques heures seulement après. Ils quitteront ainsi le nid rapidement, mais ne pourrons prendre leur envol avant 40 jours et resteront sous la surveillance étroite de leurs parents durant les premières années de vie.
La maturité sexuelle n’arrivant qu’aux alentours de la 3ᵉ année. La Bernache Cravant peut vivre jusqu’à 13 ans.
La population mondiale est évaluée à 570 000 individus principalement en Europe dont 125 000 en France.
Depuis les années 1960, la Bernache cravant est présente en baie de Saint-Brieuc, mais au nombre de quelques individus seulement. À partir de 1970, des groupes d’une cinquantaine d’individus sont observés régulièrement. À cette époque des passages de 50 à 400 bernaches sont notés en novembre et février. À ces dates, le stationnement était de courte durée. La présence de bernaches en continu durant toute la période hivernale est observée à partir de l’hiver 1976-77. À partir de 1978-79, les effectifs augmentent rapidement pour dépasser 3000 individus en 1982. La courbe des effectifs dénombrés dans le cadre des comptages Wetlands montre, malgré de fortes fluctuations interannuelles, une augmentation des effectifs jusque dans les années 1990, puis une relative stabilisation jusqu’au début des années 2000. Depuis 2011, les effectifs présents à la mi-janvier sur le site sont inférieurs à la moyenne des trente dernières années. La population hivernante comptait 2868 ind. en moyenne à la mi-janvier sur la période 2000-2011 contre 628 ind. de 2011 à 2014. La principale hypothèse expliquant la diminution des effectifs concernerait la baisse du stock hivernal d’ulves depuis 2010. En réponse, les bernaches se nourrissent plus précocement et plus intensément sur les prés salés et les cultures périphériques.