L'ophrys abeille
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L'orphrys abeille est d'une plante vivace de 20 à 50 cm de hauteur. Ses feuilles inférieures sont plus ou moins étalées, tandis que les supérieures sont plus dressées.
L'inflorescence est lâche, et ne comporte qu'un petit nombre de fleurs (5 à 15). Les sépales sont généralement roses pourpre à blanchâtre, souvent rabattus en arrière, ovales et lancéolés. Les pétales sont velus, verdâtres et très petits. Le labelle est faiblement convexe, trilobé (lobes peu marqués), bombé et de petite taille (8 à 10 mm de longueur). Les lobes latéraux forment des gibbosités aiguës et poilues sur la face extérieure, mais glabres sur la face intérieure. Le lobe médian est ovale, arrondi, peu marqué, à bords rabattus par-dessous et à dessin jaune blanchâtre. Il arbore des tâches irrégulières et très variables, comportant souvent un "U" en son centre. L'appendice, triangulaire, est orienté vers l'arrière. Le gynostème est long et sinueux. Mais l'espèce est très variable par les couleurs de la fleur, ainsi que la forme des pétales et du labelle.
Comme les autres Ophrys, l'Ophrys abeille utilise les services d'un insecte, en l'occurrence d'un hyménoptère, pour assurer sa reproduction. Elle peut être est pollinisée par des abeilles solitaires ou par les abeilles sociales (comme l'abeille domestique). Elle les attire au moyen de leurres visuel (son labelle ressemble par la forme au corps de la femelle) et olfactif (phéromone).
Mais l’Ophrys peut aussi se simplifier la vie en ayant recours le plus souvent à l’autopollinisation ou autogamie : le pollen de la fleur se dépose sur son propre stigmate et la féconde. Cette reproduction est une forme de reproduction sexuée, mais non croisée. Cette autogamie entraîne fréquemment des anormalités de couleur, telles que la dépigmentation.
La première description de cette espèce fut réalisée par William Hudson en 1762 dans sa première édition de Flora Anglica. Le genre Ophrys tire son nom du terme "ophrus" (sourcil), car selon Pline l'Ancien on utilisait cette plante pour teindre les sourcils et les cheveux. Le nom d'espèce est, pour sa part, composé de deux mots : "fera" signifiant "porteur" et "apis" qui renvoie aux abeilles (Apis mellifera).
C'est une plante euro-méditerranéenne des régions tempérées présente de l'Atlantique jusqu'au Caucase. En Écosse, elle fut considérée comme éteinte durant de nombreuses années, mais a été redécouvert en 2003. Ces orchidées apparaissent en grand nombre certaines années, alors que parfois elles peuvent réapparaître après une absence prolongée de plusieurs années. Pour cette raison, les plantes ont un statut protégé dans certains pays et régions (comme en Bretagne).
On la trouve dans des pelouses principalement calcaires, des garrigues, des bois clairs, les prés ras, rocailles, talus, des dunes... En revanche, elle ne se retrouve pas au-dessus de 1000 mètres d’altitude.
Comme c'est le cas pour la plupart des orchidées, l'Ophrys apifera se développe grâce à l'assistance de champignons microscopiques, formant une symbiose bénéfique pour les deux parties. Dans cette relation, les filaments du champignon absorbent de l'eau et des minéraux nécessaires à l'orchidée du sol, tandis que les racines de l'orchidée fournissent au champignon les sucres et vitamines qu'il ne peut pas synthétiser lui-même. Toutefois, l'usage de fongicides en agriculture industrielle représente une menace sérieuse pour l'ensemble des orchidées sauvages, ainsi que pour de nombreuses autres espèces végétales. Des études récentes ont révélé que de nombreuses espèces très diverses sont connectées entre elles via le mycélium de champignons communs, soulignant l'interdépendance complexe au sein des écosystèmes.