Le tournepierre à collier
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Le tourne-pierre à collier est un limicole qui fréquente nos côtes lors des migrations de printemps, d’automne et en hivernage. C'est un limicole trapu. Le bec est pointu et conique, les pattes orangées, les motifs alaires mêlant le noir et le blanc.
Le mâle en plumage nuptial a toute une partie brun roux jaunâtre vif aux scapulaires et aux couvertures alaires et de beaux motifs noir et blanc à la tête. La femelle en plumage nuptial et les mâles de premier été sont rouille plus terne et les motifs de la tête sont moins nets.
Les adultes en plumage internuptial ont une zone sombre à centre pâle caractéristique aux côtés de la poitrine. Le dessus est très sombre, habituellement avec une légère coloration rouille floue sur les épaules. Les couvertures alaires et les tertiaires sont gris brunâtre uniforme ou avec un liseré pâle diffus. Les juvéniles ressemblent aux adultes en période internuptiale mais avec un dos plus écailleux. Ils peuvent vivre une vingtaine d'année.
Il existe deux sous-espèces :
A.i. interpres se reproduit au Groenland, au nord de l’Eurasie et au nord-ouest de l’Alaska. Il hiverne sur les côtes de l’ouest de l’Europe, en Afrique, au sud de l’Asie, en Australasie et dans les iles du Pacifique sud, depuis la Californie jusqu’au Mexique. La population de tourne-pierres hivernant en France est estimée à 6 000 oiseaux, la plupart résidant en Bretagne. Ils sont très fidèles à leurs sites d'hivernage.
A.i. morinella se reproduit au nord-est de l’Alaska et dans la majeure partie du Canada arctique. Il hiverne sur les côtes depuis la Caroline du Sud et le golfe du Mexique, jusqu’au sud et au centre du Chili et au nord de l’Argentine.
Ils se nourrissent aussi bien dans les milieux rocheux que les milieux sableux pourvu qu’il y ait soit des tapis d’algues accrochées ou des dépôts naturels (laisse de mer). Leur alimentation est essentiellement composée des insectes (trouvés dans les laisses de mer), des petits crustacés, des vers, des petits échinodermes....
Il utilise plusieurs techniques afin de trouver sa nourriture. Au moins six techniques ont ainsi été observées : pousser les algues échouées de côté tout en avançant pour accéder aux proies cachées dessous (la technique dite du bulldozer), retourner les pierres et coquillages (d’où son nom de tourne-pierre repris en anglais sous la forme turnstone), picorer en surface, sonder le sédiment avec son court bec pour atteindre des vers ou coquillages enterrés, taper avec son bec comme avec un marteau pour décoller des balanes par exemple ou creuser le sédiment.
Environ une centaine d'individus hivernent sur la Réserve naturelle avec un maximum de 580 observés le 13 novembre 2009.