Les algues

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41 espèces ont été recensées en fond de baie, dont 11 seulement sur la Réserve naturelle, car les estrans rocheux y sont très limités.

La diversité des algues

Les algues ne constituent pas un groupe évolutif unique, mais désignent des êtres vivants capables de photosynthèse dont le cycle de vie se déroule généralement en milieu aquatique : Phylum des Cyanobacteria (algues bleues, qui appartient au règne des bactérie), le règne des Chromistes (algues brune uni ou pluricellulaire) et le phylum des Rhodophytes (ou algues rouges), et le phylum des  Chlorophytes (Chlorophyta) que l’on appelle communément algues vertes. 

En baie de Saint-Brieuc, 24 espèces de Chromistes, 51 espèces de Rhodophytes et 12 espèces de Chlorophyte ont été inventorié à ce jour. Sur le domaine intertidal du fond de baie, on a inventorié 13 espèces de Chromistes , 20 espèces de Rhodophytes et 8 espèces de Chlorophyte.

Les marées vertes

Les algues vertes sont naturelles et présentes sur de nombreux littoraux à travers le monde. Mais dans certaines zones côtières, leur développement excessif entraîne des "marées vertes". Les sels nutritifs, s'ils sont présents en trop forte concentration dans les eaux marines littorales, vont favoriser l'apparition du phénomène des marées vertes, c'est-à-dire la prolifération massive d'algues vertes pélagiques sur le littoral.

En Baie de Saint-Brieuc, plutôt abritées de la haute mer et de faible profondeur, la présence de cours d'eau chargés en nutriments, la nature des courants marins et de la houle sont tous des facteurs favorisant la croissance des algues à proximité du littoral.

Les marées vertes sont à l'évidence préjudiciable aux activités humaines et sont des contraintes économiques pour les communes affectées. Mais on dispose d’assez peu d’étude sur les conséquences écologiques des marées vertes sur la structure et le fonctionnement d’écosystèmes sédimentaires. Cette question est longtemps restée inexplorée, en particulier dans les sites à fort amplitude de marées et très dynamique (comme en Baie de Saint-Brieuc). Des études et travaux de thèses ont été entreprises depuis les années 2010 sur le sujet.

Ces travaux ont montré une dégradation ponctuelle de la qualité du peuplement benthique (invertébrés qui vivent dans le sable) sur les hauts de plages au cours de l’été, mais un rétablissement rapide de ces peuplements dès l’élimination des algues soit par ramassage soit à l’automne. Néanmoins, à long terme, les communautés pourraient être dominées par des espèces opportunistes et s’accompagner d’une diminution de la biomasse et de la richesse spécifique. Les travaux menés à Douarnenez suggèrent que la présence de biomasses élevées d’algues vertes modifie les interactions et les processus biologiques (tels que la compétition, la prédation, la reproduction et le recrutement), ce qui induirait des changements dans la composition de la communauté sur les sites plus touchés par les accumulations d’algues vertes. Les travaux menés en partenariat avec l’Agrocampus de Rennes ont montré de faibles densités et/ou pendant une courte période, les marées vertes n’affectent pas les communautés de poissons. En revanche, à des densités importantes et/ou pendant une longue période, ces proliférations entraînent une diminution de la diversité et de la densité de l’ichtyofaune.