Le héron cendré
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Il est difficile de le confondre du fait de sa grande taille (90 cm) et de sa coloration grise. De plus près, on distingue le dessus nettement gris, le ventre et le cou blancs. La tête blanche chez les adultes (grisâtre chez les jeunes) est barrée d’un large sourcil noir de la base du bec à l’extrémité de sa huppe érectile. En vol, ses ailes sont franchement arquées vers le bas, son cou replié en « S » et sa tête repose sur ses épaules.
Il fréquente toutes sortes de zones humides (pourvu que la profondeur n'excède pas 40 cm), mais on l’observe aussi dans les champs où il complète son régime alimentaire très varié : poissons, amphibiens, reptiles, petits mammifères (surtout des rongeurs), crustacés, insectes… En Bretagne, il fréquente aussi les rivages marins, c'est pour cela que l'on peut l'observer dans les prés-salés ou sur l'estran.
Quand il chasse ou pêche, il déambule à pas lents, fixe son attention sur un point et détend brusquement son cou pour saisir sa proie.
De caractère territorial, le Héron cendré n’accepte guère les congénères, sauf s’il s’agit de groupe d’immatures, ou si la nourriture et l’espace sont suffisants. Ce caractère disparaît en période de reproduction où les hérons forment de grandes colonies appelées héronnières, qui regroupent parfois jusqu’à plusieurs centaines d’individus.
La mortalité juvénile est importante au cours de la première année, mais une fois ce cap passé, le Héron cendré peut vivre jusqu’à 25 ans. Le Héron cendré est présent dans une grande partie de l’Eurasie (de l’Europe occidentale jusqu'au Japon) et de l’Afrique.
Le Héron cendré est un migrateur partiel : le comportement migrateur varie en fonction du climat hivernal sur les lieux de reproduction. Les populations nicheuses du nord de l'Europe et de l'Europe continentale descendent vers le sud pour passer l'hiver, tandis que celles de Grande-Bretagne, de France et de Belgique sont plutôt sédentaires ou erratiques. La France accueille des migrateurs et hivernants venus du nord à partir de septembre. Ainsi, les effectifs sont maximums à cette époque en baie de Saint-Brieuc.
Cette espèce piscivore fut longtemps considérée comme nuisible et accusée de prélever tout le poisson dans les plans d'eau. Elle fut tirée par les chasseurs, piégée par les pisciculteurs et les héronnières furent entièrement détruites. En 1968, l’espèce fut retirée de la liste des nuisibles. C'est en 1975 que l'espèce fut protégée au niveau national, et les populations n'ont alors pas cessé d'augmenter jusqu’au début des années 2000.
Dans la plupart des civilisations, le Héron cendré symbolise la vigilance, mais aussi l’indiscrétion. Il est alors considéré comme celui qui voit ce qu’il ne devrait pas voir…