La spatule blanche
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A l'allure d'un héron, au plumage blanc et muni d'un bec très reconnaissable en forme de spatule, cette espèce fréquente de grandes zones humides littorales et de l'intérieur. Elle a besoin pour se nourrir de grandes étendues d'eau libre peu profonde.
L’adulte en plumage nuptial a une huppe fournie qui est plus longue chez les mâles, une tache ocrée à la poitrine, les rémiges primaires sont toutes blanches, le bec est noir à bout jaune. En plumage internuptial, ils ont le même plumage sauf qu’ils n’ont pas de huppe ni de tache ocrée à la poitrine. Les jeunes sont comme les adultes internuptiaux, mais ont des pointes noires aux rémiges primaires externes, et les pattes et le bec sont de couleur chair, s’assombrissant par la suite.
L'aire de répartition de la spatule s'étale sur l'ensemble des latitudes moyennes du continent eurasiatique, mais aussi sur le sous-continent indien. La spatule blanche compte 4 sous-espèces. La sous-espèce Platalea leucorodia leucorodia est répartie de l’Europe de l’Ouest à l’Europe centrale et du Sud-Est. La durée de vie de la spatule blanche est de 20 à 25 ans.
Après une disparition de l’espèce en Europe du Nord et en France dès le XVIIe siècle, une dynamique positive permet aujourd’hui la recolonisation d’anciens territoires ou pays. En France, où elle avait disparu au XVI e siècle, la Spatule blanche est réapparue comme nicheuse en 1981 à Grand Lieu (Loire-Atlantique). Dans notre pays, la Spatule blanche hiverne depuis le début des années 1980, d’abord au Teich, Gironde, puis en remontant peu à peu le long des côtes atlantiques. Actuellement, la population hivernante dépasse les 1 000 oiseaux. C’est le long du littoral atlantique, entre le Finistère et les Landes, que se trouve l’essentiel des hivernants. Elle demeure très occasionnelle à l’intérieur des terres en hiver, et sa présence est faible sur le littoral méditerranéen en cette saison. Dans les Côte d'Armor, hormis une observation intérieure du département, toutes les données proviennent du littoral ou des vallées estuariennes : Trégor, baie de Saint-Brieuc, cap Fréhel, baie de Lancieux, Saint-Jacut et estuaire de la Rance. En fond de baie de Saint-Brieuc, l’anse d’Yffiniac concentre 41 % des données départementales et s’affiche comme le site de passage et de stationnement le plus régulier pour l’espèce.
La première observation en baie de Saint-Brieuc date de 1982. Les effectifs de spatules blanche en baie de Saint-Brieuc augmentent progressivement du printemps à l’automne. Les observations se concentrent surtout de juillet à décembre avec un pic en septembre et octobre : 15 individus ont été observés en septembre 2023 et 17 en octobre 2001.
3 individus hivernent pour la première fois en baie au cours de l'hiver 2022/2023.
Les conditions climatiques plus clémentes, une action internationale forte de conservation des populations nicheuses d’Europe de l’Ouest et le réseau d’espaces protégés de la façade atlantique sont des éléments déterminants pour la croissance des effectifs hivernants en France.
Cette espèce est sur la liste rouge du point de vue de sa conservation en France. Elle bénéficie d'une protection totale sur le territoire français. La population européenne est actuellement en lente expansion du fait de sa protection.